Camarades amateurs de vins naturels nous ne sommes pas si fous ! Voilà une très bonne nouvelle… Un mec, avec un appareil électronique et des données s’affichant sur un ordinateur, affirme qu’il peut mesurer l’énergie d’un vin. Et oui… Ce type, c’est Olivier Salières, un scientifique qui a fait Polytechnique, pas un vieux hippie ayant trop pris d’acide dans sa jeunesse… ça fait plus sérieux. Son projet s’appelle Métris. Avec un appareil générant un courant électromagnétique, il isole des particules indiquant la valeur énergétique d’un vin. Et devinez quoi… ? Après plus de 600 vins soumis à son protocole, il en conclut que les vins de grand terroir, les vins bio et biodynamiques ont une plus grande valeur énergétique que les autres. Les expériences faites par Olivier Salières démontrent également que l’énergie des vins ouverts depuis quelques jours ou bouchonnés baisse radicalement. Il y aurait donc une corrélation claire entre plaisir et énergie. Bim ! Je m’attendais à ce que cette nouvelle fasse un raz de marée emportant tout le milieu du vin conventionnel avec elle, ce ne fut qu’un jet de pistolet à eau arrosant les chaussures d’un représentant commercial. Personne n’en parle. Comme si les convaincus n’avaient pas besoin d’explication scientifique pour justifier l’émotion du vin, et que les plus sceptiques penseront toujours que la terre est plate…
L’énergie dans le vin ça a quel goût ?
N’étant ni un arôme, ni une saveur, l’énergie est difficile à décrire. C’est une sensation, une impression de pureté, de concentré de vie coulant dans la gorge. Un truc qui fait vibrer. C’est pour cette raison que les plus sensibles parlent de vin vivant. Mais pour bien saisir le truc, il faut goûter une tomate industriel de supermarché puis une autre d’un petit paysan bio. La différence évidente de sensation, c’est l’énergie. Et c’est la même chose entre les vins dits conventionnels et naturels.
Qu’est-ce que l’énergie ? Comment peut-on la mesurer ?
Affirmer mesurer l’énergie d’un vin, c’est bien. Mais savoir qu’il ne s’agit pas d’un charlatan, c’est important. Afin donc de comprendre ce qu’Olivier Salières trafique dans son labo, je l’ai appelé… Avec sa voix douce, bienveillante et amusée, il m’a donné un cours de physique gratos. Voilà ce que j’ai appris…
Olivier fait ses expériences avec une technologie approuvée et commune dans le milieu scientifique. Des appareils de mesures un peu chers, mais accessibles et présents dans nombreux laboratoires. Ce n’est pas un savant fou ayant construit sa propre machine dont lui seul connait l’unité de mesure. Aucune chance donc qu’on le retrouve dans l’émission Strip-tease… J’apprends qu’il mesure des électrons et surtout les photons du vin en les isolant. Deux particules liées. Ça devient technique, mais je comprends que les photons c’est de l’énergie pure et de la lumière. Sans masse, c’est plutôt un flux… C’est un peu la base de la vie quoi… Tandis qu’un électron est quelque chose de physique, c’est de la matière qui peut absorber et émettre des photons (donc de l’énergie et de la lumière). Ok… ! Donc en mesurant leurs interactions, on peut définir la valeur énergétique d’un peu tout… Car chaque organisme vivant émet sa propre lumière. Toi, moi, la tomate dans ton frigo, sommes des lampadaires d’énergie, plus ou moins rayonnant… On commence même à savoir, en fonction de la couleur des photons, si l’organisme étudié est malade ou en bonne santé…
Olivier Salières futur prix Nobel ?
Olivier Salières me confie qu’il n’a rien inventé de fou, je comprends qu’il n’aura jamais le prix Nobel de physique, car ces théories sont établies depuis longtemps. Il a simplement eu l’idée de les appliquer aux vins, aux huiles essentielles, à l’huile d’olive, puis de voir ce qu’il se passe…
Scientifique, à part celle des faits, il ne prêche aucune paroisse. Ce n’est même pas lui qui a remarqué que sur les 600 vins étudiés, 90 % des 30 meilleurs classés sont labellisés biodynamiques ou sont issus d’un grand terroir. « Mais cela semble plutôt cohérent » me dit-il.
Le vivant est mouvement. Autour de nous, les électrons et les photons interagissent constamment entre eux, dans une sorte d’éternelle partouze de lumière et de matière. Pour avoir une forte valeur énergétique, il ne faut donc pas les stresser, les laisser s’exprimer. Et qu’est-ce qui peut dérégler le moteur de la vie ? Les produits chimiques et plein d’autres trucs pas trop naturels… Donc plus t’en fous dans tes vignes ou tes vins, plus la valeur énergétique sera faible. Et ça marche pour tout autre organisme vivant. C’est donc normal si tu te sens mieux à respirer l’air de la campagne plutôt que celui du béton, les électrons et les photons copulent mieux sous un arbre qu’une ligne haute tension… Dans le milieu du vin naturel, c’est quelque chose qu’on a toujours su instinctivement, voir théoriquement, mais c’est la première fois que quelqu’un le mesure scientifiquement… !
Curieux, Olivier Salières s’est aussi lancé dans d’autres expériences financées par un industriel. Maintenant qu’il a les appareils, autant les rentabiliser…. Cette fois, il s’est attaqué à la relation entre l’énergie d’un liquide et la couleur de son contenant. Si l’on prend l’exemple du vin, cela signifie qu’en fonction de la couleur de la bouteille de verre (laissant plus ou moins passer les spectres visibles, UV et infrarouges), l’énergie du vin va être modifiée. Il en tire les conclusions suivantes :
- Bouteille transparente : laisse passer tous les spectres visibles, UV et infrarouges. L’énergie du vin se dégrade.
- Bouteille verte : laisse passer une partie des spectres visibles, bloque les UV. C’est mieux que la bouteille transparente mais ce n’est pas top quand même…
- Bouteille noire : rien ne passe, c’est imperméable. Cela conserve l’énergie du vin en état.
- Bouteille violette : bloque les spectres visibles, laisse passer les UV. C’est le top ! Cela améliore l’énergie du vin.
Et oui… ! On pourrait donc améliorer l’énergie d’un liquide en fonction de la couleur de son contenant…
En attendant que les recherches d’Olivier Salières chamboulent le milieu vinicole, puis qu’on imprime la valeur énergétique d’un vin à côté du degré d’alcool sur les étiquettes, je propose qu’on lui attribue le premier prix Nobel du pinard… !