Domaine les 13 Lunes

Situé entre 500 et 1500 mètres d’altitude, entre forêt et vignes, sur les pentes fraîches du parc naturel de la Chartreuse, aux confins de la Savoie et de l’Isère, Sylvain Liotard accompagné de sa femme Anne reprend des vignes et fondent le Domaine des 13 lunes en janvier 2017. Quatre mois et trois terribles épisodes de gel printanier plus tard, ils envisageaient une perte de récolte potentielle de 75 %. Heureusement, ils ont eu subvention de 10 000 euros, ce qui était juste suffisant pour leur permettre de tenir jusqu’à la prochaine récolte.

Originaire de Grenoble, Sylvain a été menuisier pendant 17 ans avant de changer de voie et de se former au métier de vigneron en 2014. Pendant la formation, il a remarqué qu’il était courant de se retrouver avec un emploi de base mal rémunéré lorsqu’on rejoignait un domaine, et il a donc créé une entreprise de tonnellerie spécialisée dans la restauration de vieilles barriques.

Les vignobles du Domaine des 13 Lunes sont répartis entre les Abymes et Apremont, deux crus dont la réputation a souffert de décennies de mauvaises pratiques viticoles. Il n’est pas rare que les viticulteurs locaux mettent les vins sur le marché à temps pour la saison de ski, trois mois seulement après les vendanges ! Inutile de dire que ces vins commerciaux n’ont pas grand-chose à offrir, mais entre de bonnes mains, Apremont et Abymes peuvent tous deux produire des vins captivants et désaltérants, avec une forte minéralité. Dans ces terres, dans lesquelles la Jacquère règne en maitre et se sent bien sur ces sols de calcaires, dès le début, le couple s’empresse de convertir l’ensemble du vignoble en Bio et Biodynamie (la certification arrive en 2020). Cela se traduit concrètement par s’occuper des sols, anticiper les maladies avec des décoctions et tisanes de plantes, utilisation de bouse et silice de corne, le moins de cuivres possible…

En cave (comme tous les vignerons avec du bon sens…!) Sylvain nous rappelle que le vin du domaine des 13 lunes, c’est avant tout du raisin. Et que le plus gros du travail se fait en amont dans la vigne pendant 11 mois. Pour les vinifs, qui ne durent qu’un mois, mais dont le travail est plus intense, c’est levures indigènes, de la patience et de la confiance, et pas de produits œnologiques ajoutés sauf un peu de sulfites (une minidose) à la mise. Leurs vins expriment fidèlement leur terroir et font preuve d’une classe et d’une finesse qu’il est rare de trouver à ce niveau de prix !

Le mot de Sylvain : « J’essaie chaque jour d’être heureux de ma vie de vigneron, de soigner le vivant qui m’entoure ; d’être créatif dans ma manière de faire ; de pratiquer une agriculture biodynamique ; de faire des vins qui sont la photographie de l’année passée, afin de partager avec chacun ce petit bout d’histoire ».