« Le vin exalte la volonté, le haschisch l’annihile. Le vin est support physique, le haschisch est une arme pour le suicide. »
Du Vin et du Haschich : Étude Comparative
L’homme, que ce soit pour des raisons spirituelles, artistiques ou récréatives, a toujours cherché des substances altérant l’état de conscience.
À la fin du 18ᵉ siècle, les soldats français découvrent le cannabis lors de la campagne militaire en Égypte de Napoléon. Ils en ramènent dans leurs bagages, et dans l’hexagone la substance se popularise peu à peu. En 1851, Charles Baudelaire écrit, avec tout le génie de sa plume, cette étude comparative empirique entre les effets du vin et du haschich comme moyens de multiplication de l’individualité (à cette époque, ce sont, avec les opiacés, les principales substances permettant cette altérité).
Un livre court, qui se lit en 2 heures, dont on ne compte plus les punchlines… Une étude qui, chez Vin-Satori, nous a beaucoup touché par sa lucidité, sa véracité et l’esthétisme de ses mots. Car oui, pendant notre (longue) jeunesse, nous avons roulé des milliers de pétards avant de se passionner pour le vin nature…

Baudelaire et le Cannabis
Si l’image d’un Baudelaire amateur de haschich reste ancrée, surement parce qu’il était un membre du club des haschischins (un groupe privé composé d’artistes et scientifiques se réunissaient pour étudier et consommer des drogues (principalement du cannabis). Cependant, dans cette étude sur le vin et le haschich, notre poète est loin d’être élogieux concernant cette substance… En effet, entre consommer du cannabis ou boire du vin naturel (puisque les pesticides n’existaient pas à cette époque), le choix lui semble évident. Et vous ?

Extrait du Livre:
« Le vin exalte la volonté, le haschisch l’annihile. Le vin est support physique, le haschisch est une arme pour le suicide. Le vin rend bon et sociable. Le haschisch est isolant. L’un est laborieux pour ainsi dire, l’autre essentiellement paresseux. À quoi bon, en effet, travailler, labourer, écrire, fabriquer quoi que ce soit, quand on peut emporter le paradis d’un seul coup ? Enfin le vin est pour le peuple qui travaille et qui mérite d’en boire. Le haschisch appartient à la classe des joies solitaires ; il est fait pour les misérables oisifs. Le vin est utile, il produit des résultats fructifiant. Le haschisch est inutile et dangereux ».