domaine de l'astré

De la science à instinct avec le Domaine de l’Astré

Ici pas de énième génération, ce n’est que depuis 2017 que Sylvain Ohayon & Aude Duval se sont installés. Du sang bien frais. Sylvain fait des études d’œnologie à Bordeaux puis passe pas mal d’années à taffer pour les autres. Il part à la découverte des vins d’ailleurs, et en Argentine, croise la route d’Aude. S’ensuit la naissance du Domaine de l’Astré.

Dans les vignes :

Quand ils reprennent le domaine, celui-ci est déjà en bio depuis 2012. Prenant l’agriculture bio comme une base pour aller plus loin, ils le passent immédiatement en biodynamie. Ils se fixent une mission : redonner à fond d’activité biologique aux sols grâce aux armes de la biodynamie.

Les sols sont argilo-limoneux, à tendance fertile. En dessous des 1 m, 1,5 m de profondeur, se trouve la dalle calcaire propre à la région.

Ces 8 ha sont travaillés une fois à l’année entre les rangs avant de faire des semis d’engrais vert. Il peut être amené à griffer un rang sur deux selon le taux d’énervement de la pousse de l’herbe. Avec l’humidité du coin, l’enherbement peut prendre beaucoup trop ses aises et faire du zèle sur sa mission initiale de protection des sols jusqu’à étouffer les vignes.

Avec ce climat local bien humide, s’occuper des vignes en bio, c’est très délicat, voir impossible comme on aime le dire à Bordeaux. Mais Sylvain Ohayon n’est pas plus inquiet que ça, il a ses petites potions magiques de phytothérapie en plus de la réhabilitation des sols. Pas de quoi se stresser ni sortir l’artillerie lourde. D’ailleurs, il le dit : « pour faire des vins nature, il ne faut pas être très angoissé ».

Le vigneron :

Selon Sylvain, le vin lui apprend la patience et il est super important de regarder la vigne et regarder le vin. Observer son évolution, faire confiance sans chercher à agir à chaque étape. Parole d’œnologue en conventionnel qui a appris à déconstruire ces connaissances interventionnistes pour ne plus fourrer à tout va son nez plein de chimie dans les affaires de dame Nature. Néanmoins, il ne renie pas ses bases classiques qu’ils qualifient d’intéressantes.

Un brin provocateur, décontracté, l’ancien œnologue est aussi un vigneron qui y va à l’instinct et qui aime s’émanciper des règles. Comme il dit : « tant que le vin est bon, il n’y a pas de règle ».

C’est dans cette démarche que dans ce jeune domaine de l’Astré on observe, expérimente et se cherche encore.

Dans la cave :

Ses vins, il aime les travailler dans l’équilibre. Pas d’extravagance ni de lourdeur. Avec une attention toute particulière dédiée à la structure en bouche.

La vinification se fait sans intrant, en levures indigènes. Pas de sulfite s’il n’y a pas de piqûre lactique, sinon 20-30mg/l. S’il n’y pas de piqûre alors 0 sulfite ajouté pendant la vinif, puis généralement, 15 mg/l à la mise en bouteille pour se rassurer.

Interview par Jus de la Vigne !